Évènement
La lutte des femmes au travail : un combat toujours d’actualité
7 mars 2025
Bien que des avancées majeures aient été réalisées au fil des décennies, les femmes continuent d’être confrontées à des obstacles systémiques sur le marché du travail. Discriminations salariales, accès limité aux postes de direction, précarité accrue et violences en milieu de travail sont autant de réalités qui perdurent. Et comme l’histoire l’a prouvé, ces acquis ne sont jamais définitifs : les droits des femmes peuvent reculer rapidement sous l’effet de politiques régressives et de crises économiques.
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, l’Union des employés et employées de service, section locale 800 (UES 800) tient à rappeler que la lutte pour l’égalité est loin d’être terminée et qu’il est crucial de continuer à se mobiliser. Cette année, sous le thème « Encore en lutte », nous mettons en lumière les défis persistants et les combats à venir.
Échos du terrain : Discussion avec les membres du comité Femmes en action

Pour mieux comprendre les réalités vécues par les travailleuses, nous avons recueilli les réflexions des membres du comité Femmes en action de l’UES 800.
Quels sont les principaux défis pour les travailleuses aujourd’hui ?
L’écart salarial entre les hommes et les femmes reste un problème majeur. Selon une enquête de Statistique Canada datant de 2022, les femmes gagnaient en moyenne 0,88$ pour chaque dollar gagné par les hommes, ce qui représente un écart de 12%. Cet écart est encore plus important pour les femmes racisées, autochtones et immigrantes. À cela s’ajoutent les conditions précaires qui touchent particulièrement les emplois occupés en majorité par des femmes, comme ceux du secteur des services et du soin.
Nous voyons aussi une menace constante sur les droits des femmes qui, en s’additionnant aux attaques contre les droits syndicaux et dans un contexte de compressions budgétaires, peuvent être désastreuses pour la qualité de vie des travailleuses.
Il y a d’ailleurs encore un nombre inférieur de femmes qui s’inscrivent aux formations syndicales. Pour leur créer des espaces plus inclusifs, nous avons mis en place des formations plus spécifiques à leurs besoins, comme la formation en CNESST qui adresse les enjeux plus spécifiques des travailleuses. En créant de l’espace pour plus d’implication, les préoccupations spécifiques aux femmes seront mieux prises en compte.
Quels changements avez-vous observés dans les métiers non traditionnels au cours des dix dernières années ?
Il y a davantage de femmes qui entrent dans des métiers historiquement masculins, notamment dans la construction, la mécanique ou la sécurité. Cependant, elles y restent souvent minoritaires et font face à des défis supplémentaires : isolement, résistance de collègues masculins, équipements de travail inadaptés… Le changement est en cours, mais il est encore trop lent. Il faut poursuivre les efforts pour rendre ces milieux plus inclusifs et accueillants pour toutes.
Quelles initiatives le comité a-t-il mises en place pour lutter contre le harcèlement et la violence au travail ?
La lutte contre le harcèlement et la violence en milieu de travail est une priorité. Nous constatons qu’il subsiste encore beaucoup d’incompréhension, tant chez les travailleurs que chez les employeurs, quant aux démarches à suivre en cas de harcèlement.
Pour y remédier, nous avons mis en place des programmes de formation visant à aider les membres à reconnaître et signaler les comportements inappropriés. De plus, grâce à notre réseau de délégués sociaux, nous offrons un soutien personnalisé aux victimes. Nous travaillons également en étroite collaboration avec les employeurs pour instaurer des politiques de tolérance zéro face au harcèlement et à la violence, assurant ainsi un environnement de travail sécuritaire et respectueux pour tous.
Comment peut-on assurer l’indépendance économique des femmes membres de notre syndicat ?
L’indépendance économique est essentielle pour l’émancipation des femmes. Peu de femmes ont accès à des fonds de pension adéquats pour assurer une retraite respectable. Le comité propose des formations sur la gestion financière, l’accès à des opportunités de développement professionnel et des ateliers sur la négociation salariale. En outre, nous militons pour l’équité salariale et l’accès des femmes à des postes de direction au sein des entreprises affiliées à l’UES 800.
Le 8 mars : marcher pour nos droits
Cette année, la Journée internationale des droits des femmes marque aussi le début de la mobilisation pour la Marche mondiale des femmes de 2025.
Trois enjeux majeurs sont mis de l’avant :
- La pauvreté
- Les violences faites aux femmes
- La justice climatique
Au Québec, le coup d’envoi de cette mobilisation aura lieu le 8 mars à Candiac, une région fortement touchée par les féminicides l’an dernier. Nous appelons toutes et tous à se joindre à cette marche pour rappeler que nos droits ne sont jamais acquis et que l’union fait la force.
Détails de l’événement :
8 mars 2025 de 10 h 30 à 12 h 00
au Parc André-J.-Côté, Candiac
Vous pouvez aussi signez la pétition en appui aux orientations de la CQMMF et montrons que nous sommes encore en lutte !
La mobilisation continue et l’UES 800 sera toujours en première ligne pour défendre les travailleuses. Ensemble, avançons pour un avenir plus juste et équitable.