Communiqué de presse
Le réseau d’éducation a besoin de prévisibilité, pas de surprises 

28 August 2025

Lettre ouverte – Coalition des partenaires en éducation 

Les prochains jours marqueront le début d’une nouvelle année scolaire. Un moment important et central dans la vie de nos jeunes, de centaines de milliers de familles, et du personnel à pied d’œuvre dans le réseau. D’ailleurs, tout le monde travaille avec ardeur pour que tout se déroule bien. Mais à quel prix? Nous posons sérieusement la question.  

Impossible d’entamer cette nouvelle année scolaire sans revenir sur la saga des coupes budgétaires du début de l’été.  

D’une part, la marche arrière du gouvernement demeure partielle et ne règle en rien les problèmes déjà présents dans le réseau. Plus encore, les conditions imposées avec ce retour d’investissements budgétaires – telles que la reddition de comptes accrue et le resserrement administratif – accentuent le manque de prévisibilité dans le financement du réseau et constituent un écueil pour une planification stratégique. C’est vrai pour l’année qui débute, alors inutile de parler à moyen et long terme.  

Une chose est claire pour nous : il faut garantir plus de prévisibilité au réseau d’éducation.  

À quand des investissements cohérents et prévisibles en éducation qui ne se retrouvent pas, année après année, à la merci des budgets et des agendas politiques?  

La prévisibilité budgétaire n’est pas un caprice administratif : c’est une condition de base pour garantir la cohérence, la continuité et la qualité des services éducatifs. On demande beaucoup de choses à l’école, mais on ne lui donne pas les moyens d’y arriver. 

Cette incertitude génère également un stress inutile sur les différentes équipes et mobilise des énergies précieuses. Elle mine la confiance et l’efficacité du réseau. Le personnel en subit les contrecoups et les élèves en paient le prix, alors qu’ils devraient être au cœur de toutes les décisions. 

En juin dernier, les réactions aux coupes ont été vives et promptes. Les voix se sont multipliées pour dénoncer ces décisions insensées. La pression était forte, le gouvernement a senti l’opposition de la population et c’est ce qui l’a fait reculer. Mais comment en est-on arrivé là?  

Pour un gouvernement qui bouge au gré de l’opinion publique et qui a dit, à maintes reprises, que l’éducation est une priorité, comment se fait-il qu’il ne ressente pas toute l’importance que revêt l’éducation pour les Québécoises et les Québécois?  

Non seulement les compressions et les coupes en éducation ne sont tout simplement pas envisageables, mais il faut maintenir des investissements à la hauteur des besoins, de façon constante, année après année.  

Oui, ce gouvernement a investi en éducation, mais pas à la hauteur des besoins qu’engendre la hausse du nombre de jeunes dans nos écoles et nos centres, et des besoins liés aux élèves en difficulté. Sans compter l’état dans lequel se trouvent beaucoup de nos écoles et de nos centres. Après des années de compressions et d’austérité, les dommages sont réels.  

Cessons de jouer sur les mots et avec les chiffres : diminuer les investissements, c’est couper. L’éducation mérite mieux.  

Nous demandons donc aujourd’hui au gouvernement qu’il réaffirme clairement la place centrale qu’elle occupe dans notre société, qu’il cesse la gestion au jour le jour et qu’il s’engage à offrir plus de prévisibilité pour le réseau. C’est aussi une question de confiance, de vision et de leadership.  

L’éducation est une forme de contrat social, celui de l’égalité des chances. C’est un pilier fondamental de notre société, une promesse faite à chaque enfant, à chaque famille, à chaque génération. Pourtant, année après année, notre réseau d’éducation est contraint de fonctionner dans un climat d’incertitude budgétaire qui varie selon les aléas et les choix politiques et qui fragilise tout le système. C’est ce que nous dénonçons aujourd’hui d’une voix commune. Il faut faire les choses autrement. Pour nos jeunes, leurs parents; pour l’avenir du Québec.