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Unis pour gagner : l’UES 800 participe au congrès de Workers United à Cleveland 

31 mars 2025

Du 26 au 28 mars dernier, une délégation de l’Union des employés et employées de service, local 800 (UES 800) s’est rendue à Cleveland, au cœur de l’Ohio, pour participer au congrès de Workers United. 
Ce rassemblement, marqué par la solidarité et la fierté syndicale, a réuni des délégué·es de partout au Canada : Toronto, Winnipeg, Vancouver, et bien sûr le Québec. Ensemble, ils ont incarné un Canada uni au sein d’un syndicat nord-américain puissant et engagé. 

Workers United : une force collective pour les travailleuses et travailleurs

Workers United, affilié à la SEIU (Service Employees International Union), représente plus de 85 000 membres à travers le Canada et les États-Unis. Son action est centrée sur les secteurs du textile, de l’hôtellerie, de la restauration, du commerce de détail et de la blanchisserie. L’organisation est profondément enracinée dans la défense des droits des travailleurs et travailleuses, avec une approche inclusive et combative.  

Un congrès sous le signe de la célébration et de la mobilisation 

Lors de son allocution d’ouverture, Lynne Fox, présidente internationale de Workers United, a rappelé que ce congrès marquait un tournant : « Contrairement au dernier, tenu en pleine pandémie, celui-ci est un appel à célébrer tout ce que nous avons accompli ensemble depuis. » 

Le secrétaire-trésorier Edgar Romney a exprimé sa reconnaissance envers toutes les personnes qui ont contribué à l’événement, des équipes de navettes aux services d’hôtellerie, en passant par la logistique et les objets promotionnels. Chaque détail de l’événement portait la signature de membres de la grande famille Workers United, illustrant à quel point Cleveland est un centre névralgique pour le syndicat. 

Des messages forts et inspirants 

Liz Shuler, présidente de l’AFL-CIO, a livré un discours percutant : « Nous devons nous souvenir des luttes qui nous ont menés jusqu’ici, et des échecs qui ont renforcé notre détermination. » Elle a appelé les syndicats à tenir tête aux entreprises et aux gouvernements qui cherchent à affaiblir le pouvoir des travailleuses et travailleurs. Le mot d’ordre du congrès résonnait fort : « Quand on se bat, on gagne ! » 

Autre moment marquant de l’événement : le témoignage de Rocío Sáenz, secrétaire-trésorière du SEIU qui a partagé son parcours profondément ancré dans la réalité de milliers de travailleuses. « Quand je suis arrivée comme immigrante, je cherchais simplement un emploi comme couturière. Je n’aurais jamais imaginé que croiser le chemin du syndicat changerait ma vie. » Aujourd’hui, elle consacre toute son énergie à défendre les membres qui, comme elle à ses débuts, aspirent à un emploi stable et à des conditions de vie dignes. Son histoire a touché et inspiré toute l’assemblée. 

Hommage au leadership et à l’héritage syndical 

Un moment particulièrement inspirant du congrès fut la prise de parole d’April Verrett, présidente du SEIU depuis un an. Dans un discours vibrant d’espoir et de détermination, elle a rendu hommage aux femmes qui ont pavé la voie du mouvement syndical : « Les travailleuses sont la pierre angulaire du syndicalisme. Elles ont fait preuve de courage, de ténacité, et ce sont elles qui m’ont fait tomber amoureuse de l’organisation syndicale. » En s’inscrivant dans l’héritage de figures comme Helen Baker et Clara Lemlich, Verrett a rappelé que « lorsqu’un·e travailleur·euse découvre sa puissance collective, rien ne peut l’arrêter. » Elle a salué le leadership des femmes, des personnes racisées et de la communauté LGBTQIA+, qui, avec cœur et combativité, affrontent les grandes entreprises et les politicien·nes corrompu·es pour réclamer justice, dignité, respect et une juste part de la richesse qu’ils créent. « Workers United, c’est SEIU. Et SEIU, c’est Workers United. Nous sommes une famille, unie dans la lutte », a-t-elle affirmé. Un appel puissant à l’action collective, à la solidarité intergénérationnelle et à l’inclusion, fidèle à l’esprit du mouvement syndical. 

Une reconnaissance pour l’UES 800 

C’est avec fierté que nous soulignons l’élection de Cyntia Gagnier, vice-présidente à l’administration de l’UES 800, au poste de vice-présidente au sein du conseil général exécutif de Workers United. Cette nomination vient renforcer la place de notre organisation et de ses membres, notamment dans le secteur du vêtement, du textile et de l’hôtellerie, dans la grande famille de Workers United. 

Quand les jeunes prennent le relais 

Autre moment fort du congrès : la présentation des jeunes représentant·es de Starbucks Workers United. Michelle Eisen, l’une des employées ayant participé à la syndicalisation du tout premier café Starbucks aux États-Unis, a partagé son histoire. Après 11 ans de service, elle croyait que la seule façon de changer les choses dans son milieu de travail était de démissionner. Son implication dans la syndicalisation du café Elmwood à Buffalo, en 2021, a pourtant marqué le début d’un mouvement historique pour les baristas. Aujourd’hui, plus de 550 établissements Starbucks sont syndiqués, représentant plus de 10 500 membres. « Le chemin a été incroyablement long pour en arriver là, malgré tout ce que l’entreprise nous a fait subir. Aujourd’hui, nous l’avons fait », a-t-elle affirmé avec émotion. Voir cette jeunesse syndicale en action a été une source d’inspiration et un rappel puissant que l’intérêt pour l’action syndicale demeure bien vivante chez les jeunes, à condition qu’elle soit soutenue, nourrit et accompagné par celles et ceux qui possèdent l’expérience et la maîtrise des mécanismes syndicaux. 

Une énergie renouvelée pour défendre nos droits 

Notre délégation revient au Québec la tête remplie d’idées, la fibre syndicale vibrante et la certitude réaffirmée que la voix de nos membres doit résonner avec force. Cette expérience à Cleveland rappelle que, par-delà les frontières, la solidarité syndicale est notre plus grande force. 
Le grand constat que notre équipe retient de ce congrès, c’est que l’action syndicale est non seulement bien vivante en Amérique du Nord, mais aussi essentielle. Malgré un climat politique qui cherche à diviser et à affaiblir les droits collectifs, nous sommes solidement unis dans nos luttes pour des conditions de travail justes, sécuritaires et humaines pour toutes et tous.