Communiqué de presse
Victoire syndicale : Le Tribunal tranche en faveur de l’UES 800 contre Precise ParkLink Inc.

25 février 2025

Montréal, le 25 février 2025 –  C’est une décision qui résonne comme un avertissement aux employeurs tentés de discriminer les travailleurs syndiqués. Le Tribunal administratif du travail a récemment statué en faveur de l’Union des employés et employées de service, section locale 800 (UES 800) dans un dossier opposant le syndicat à Precise ParkLink Inc., entreprise responsable de la gestion du stationnement de l’Aéroport international Montréal-Trudeau.

Le jugement est sans appel : l’entreprise a illégalement refusé d’embaucher trois travailleurs en raison de leur implication syndicale. Un cas classique de discrimination antisyndicale qui soulève des questions sur la protection des travailleurs lors des transitions contractuelles.

L’affaire en quelques mots : un refus d’embauche suspect

En novembre 2022, Precise ParkLink Inc. remportait un appel d’offres pour gérer les stationnements de l’aéroport, mettant fin au contrat du prestataire précédent, Indigo Parc Canada. Résultat : tous les employés d’Indigo étaient mis à pied. Bien que la plupart devaient être réembauchés… pas ces trois travailleurs, qui avaient un point en commun : leur engagement actif au sein du syndicat.

Malgré leur candidature et leur expérience avérée, leurs demandes sont restées sans réponse. Pendant que la majorité des anciens employés reprenaient leur poste sous la nouvelle gestion, eux recevaient un silence radio de la part de l’employeur.

Les trois travailleurs, représentés par l’UES 800, ont rapidement porté plainte. Leur argument était clair : ils étaient mis de côté uniquement en raison de leur militantisme syndical, ce qui contrevient à l’article 14 du Code du travail.

L’argumentaire de l’employeur : une défense bancale

Precise ParkLink inc. a tenté de se justifier en avançant que les critères d’embauche reposaient sur des aspects objectifs, comme le bilinguisme, la disponibilité, la polyvalence et les aptitudes en service à la clientèle.

Mais ces justifications n’ont pas tenu la route devant le tribunal. En examinant les faits, le Tribunal administratif du travail a relevé plusieurs éléments troublants :

  • Aucune réponse aux candidatures des trois plaignants, alors que des employés aux qualifications similaires ont été embauchés.
  • Des annotations suspectes sur leurs formulaires de candidature, laissant entendre une décision basée sur leur engagement syndical.
  • Des incohérences dans les témoignages des représentants de Precise ParkLink Inc.

Le verdict est tombé : l’entreprise a bel et bien violé le Code du travail.

« Ce jugement confirme qu’aucun employeur ne peut se soustraire à ses obligations en écartant des travailleurs sur la base de leur implication syndicale. C’est une victoire significative pour les droits des salariés et pour la justice en milieu de travail. » – Me Philippe Viens, conseiller juridique de l’UES 800.

Une décision qui pourrait faire jurisprudence

Le Tribunal administratif du travail a ordonné l’embauche des trois plaignants et prévoit de statuer ultérieurement sur des compensations financières pour pertes salariales et avantages sociaux.

Derrière chaque bataille syndicale, il y a des travailleurs qui subissent les conséquences des décisions patronales. Pour Hugues Afriany, qui était président de l’unité syndicale, ce jugement met fin à une période d’incertitude et d’injustice : « C’est un soulagement de voir que la justice reconnaît ce que nous avons vécu. Nous avons été exclus injustement, et cette décision remet enfin les pendules à l’heure. »

Cette victoire de l’UES 800 pourrait avoir un impact majeur sur les pratiques d’embauche en contexte de transition contractuelle. Elle envoie un message fort : les employeurs ne peuvent pas écarter des travailleurs sous prétexte qu’ils ont défendu leurs droits.

Un signal fort pour la protection des droits syndicaux

Pour la direction de l’UES 800, ce jugement est une grande victoire :
« Cette décision rappelle aux employeurs que les droits syndicaux sont protégés par la loi. C’est une avancée importante pour la défense des travailleurs en situation de transition d’employeur. Nous restons mobilisés pour veiller à ce que de telles injustices ne se reproduisent plus. »

Dans tous les cas, cette affaire illustre bien que la lutte syndicale est loin d’être terminée… et que la vigilance reste de mise.

Consulter la décision complète ici : https://bit.ly/DecisionPreciseParkLink