Communiqué de presse
Annonce d’Ottawa pour les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires

23 septembre 2024

La FTQ demande une révision en profondeur des programmes

Montréal, le 18 septembre 2024. – La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) salue la décision du gouvernement fédéral d’assujettir à une limite de 10 % la proportion de travailleuses et travailleurs étrangers qu’un employeur québécois peut embaucher dans un milieu de travail.

« L’immigration temporaire ne doit pas servir à combler des besoins de main-d’œuvre permanents. La décision du gouvernement fédéral de mettre fin à l’exception en vigueur pour le traitement simplifié montre une volonté de revenir au principe de base du programme », observe le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

La FTQ demande également que la procédure de traitement simplifié ne permette plus de se soustraire aux exigences de recrutement local préalable, afin de s’assurer que les travailleuses et travailleurs recrutés à l’étranger le sont en présence d’un réel besoin. Selon un récent sondage (Angus Reid, septembre 2024), une majorité de Québécoises et de Québécois croit qu’une entreprise ne devrait pas être en affaires si elle n’est pas en mesure de payer un salaire que des travailleuses et travailleurs locaux sont prêts à accepter.

La FTQ demande aussi une révision en profondeur des programmes d’immigration temporaire pour mettre fin aux iniquités et prévoir un réel accès à l’immigration permanente. Au premier titre, la centrale syndicale réclame la fin des permis fermés, qui empêchent une travailleuse ou un travailleur étranger temporaire de passer d’une entreprise à l’autre. Le gouvernement du Canada demeure toujours silencieux sur cet enjeu majeur malgré la multiplication des signaux d’alarme.

« Les permis de travail fermés sont maintenant dénoncés par le Rapporteur spécial de l’ONU, qui les décrit comme un terreau fertile pour les formes contemporaines d’esclavage, par un comité du Sénat canadien, qui recommande de cesser de délivrer ce type de permis, et par la Cour supérieure du Québec, qui a statué que les permis de travail fermés présentent une apparence d’inconstitutionnalité. Comment les gouvernements peuvent-ils encore justifier leur silence sur cet enjeu fondamental ? », fait valoir le secrétaire général de la FTQ.

Finalement, la FTQ dénonce fortement le mépris des annonces du gouvernement envers les travailleuses et travailleurs migrants qui se trouvent déjà sur le territoire, qui ne semblent faire l’objet d’aucune considération. Le gouvernement doit de toute urgence prévoir des mesures pour donner un statut et un permis de travail ouvert à ces travailleuses et travailleurs.

« Les travailleuses et travailleurs migrants qui se trouvent déjà sur le territoire ne doivent pas faire les frais de la gourmandise des employeurs. Il faut cesser de les considérer comme de la main-d’œuvre jetable; les annonces d’aujourd’hui auront pour effet d’augmenter considérablement le nombre de travailleuses et travailleurs sans statut. C’est totalement inacceptable », ajoute Denis Bolduc.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.

Source : FTQ Renseignements

Jean LaverdièreTéléphone : 514 893-7809Courriel : jlaverdiere@ftq.qc.ca