Communiqué de presse
Le démantèlement de la Loi sur les décrets de conventions collectives (LDCC) est totalement inacceptable!

29 mai 2018

Montréal, le 29 mai 2018. – L’Union des employés et employées de service (UES 800) dénonce les intentions de la ministre responsable du Travail, Dominique Vien, de détruire la LDCC morceau par morceau en éliminant d’abord les comités paritaires et promet que les travailleuses et travailleurs de l’entretien ménager ne se laisseront pas faire.

« Nous ne sommes pas dupes et nous combattrons ce démantèlement. Il n’est pas question de perdre notre décret pour se retrouver au salaire minimum. Le démantèlement des comités paritaires n’est que le début et nous lutterons. La ministre Vien, avec la FCEI et autres opposants aux décrets sont considérés par l’UES 800 comme étant contre les travailleurs et travailleuses de l’entretien ménager. La ministre Vien déclare vouloir envoyer un message clair, nous lui retournerons aussi un message clair durant la campagne électorale », affirme le président de l’UES 800, Raymond Larcher.

Celui-ci rappelle que, à l’aube d’une campagne électorale, la ministre cherche ainsi à satisfaire la FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) et le RADIEM (Regroupement pour l’abolition des décrets dans l’industrie de l’entretien ménager) », s’insurge-t-il.

Rappelons que les discussions entourant le projet de loi no 53 visant à moderniser la LDCC faisaient l’objet d’un large consensus au sein l’industrie, à l’exception de ces deux organisations. Ce projet de loi prévoyait également un processus de plainte à la CNESST pour les employeurs se croyant victimes d’abus de la part des comités paritaires. Les règles de gouvernance devaient également être revues. « Comment expliquer ce virage autrement qu’un geste électoral ? », s’interroge-t-il.

Les employeurs délinquants aux prises avec des amendes et poursuites ont souhaité l’abolition de la LDCC en espérant ne plus avoir de pénalités et pratiquer librement le travail au noir. « Lorsque l’on a trop de contraventions, on ne demande pas l’abolition du Code de la route, on modifie plutôt sa façon de conduire », déclare Raymond Larcher.

Dans l’entretien ménager, cela fait plusieurs décennies que la surveillance des décrets est confiée aux partenaires de l’industrie, syndicats et employeurs pour assurer le respect des conditions de travail pour les préposés à l’entretien ménager de la province. Les travailleurs et travailleuses peuvent compter sur des conditions de travail justes issues de la négociation collective. Plusieurs envient le système de décret en entretien ménager, il suffit de regarder les salaires sans décrets en Ontario pour comprendre, le salaire moyen à Ottawa étant de 14 $ et 17 $ à Gatineau. « Cela avec les mêmes entrepreneurs de chaque côté de la rivière Outaouais, il est donc faux de prétendre que les décrets créent un marché favorisant des entrepreneurs. Les décrets assurent que l’attribution des contrats dans les édifices publics ne se fait pas sur le dos des travailleurs et travailleuses en diminuant leur taux horaire pour obtenir les contrats d’entretien », souligne Raymond Larcher.

Dans les comités paritaires, les services d’inspection sont proactifs, les inspecteurs n’attendent pas les plaintes. Ils se déplacent chez les employeurs pour vérifier les livres, le paiement des congés de maladie, des jours fériés et autres obligations. C’est ce qui dérange la FCEI et le RADIEM, ils veulent un système latent. La CNESST saura les satisfaire puisqu’elle agit généralement que sur plainte.

L’UES 800-FTQ représente 24 000 travailleuses et travailleurs partout au Québec. Elle est affiliée à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la plus grande centrale syndicale québécoise, avec plus de 600 000 membres.

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SOURCE : Union des employés et employées de services, section locale 800 (FTQ)

Renseignements :
Cyntia Gagnier, coordonnatrice,
514-606-7367