Vidéo
Augmentation du salaire minimum: La FTQ en campagne pour un salaire minimum à 15 $ l’heure

2 mai 2016

Montréal, le 1er mai 2016.

Alors que le gouvernement du Québec vient d’annoncer une augmentation du salaire minimum de 0,20 $ pour le faire passer à 10,75 $ l’heure, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), forte de l’engagement de l’ensemble de ses syndicats affiliés, a annoncé ce matin le lancement officiel d’une vaste campagne visant à faire la promotion d’une augmentation graduelle du salaire minimum jusqu’à 15 $ par heure travaillée. « Les inégalités ne cessent d’augmenter et le pouvoir d’achat des bas salariés recule ou stagne, on le dit chaque année. C’est pourquoi nous demandons que le salaire minimum québécois soit un salaire viable qui permet de sortir la tête de l’eau. Le temps est venu de s’offrir un grand rattrapage collectif », a expliqué le président de la FTQ, Daniel Boyer.

En excluant les mois de vacances scolaires, on observe que la majorité des personnes au salaire minimum ne sont pas aux études, travaillent à temps plein et ont plus de 25 ans. Or, à 10,75 $ par heure, le salaire minimum est bien en deçà du seuil de faible revenu pour le Canada. En 2015, pour atteindre ce seuil dans le cadre d’une semaine de travail d’au moins 35 heures, il aurait fallu un salaire de 13,35 $ par heure. « Ce n’est pas acceptable qu’un emploi à temps plein place une personne sous le seuil de faible revenu. C’est une mauvaise politique publique. D’un côté, elle crée de l’appauvrissement, de l’autre, elle ne suscite pas réellement de création d’emploi. Personne n’est gagnant : ni les personnes concernées, ni leur famille, ni l’économie locale, ni les gouvernements », a renchéri le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

Or, la formule actuellement utilisée par le gouvernement du Québec fixe le salaire minimum à 47 % du salaire moyen, mais ne permet pas une réelle amélioration du pouvoir d’achat des bas salariés. Malgré d’exceptionnelles hausses (de 0,50 $) du salaire minimum entre 2007 et 2010, leur pouvoir d’achat n’a augmenté que de 16 % pendant la période de 2001 à 2013, soit la deuxième augmentation la plus faible au Canada (après la Colombie-Britannique).

« Nous sommes conscients qu’il faut procéder de manière graduelle pour que les entreprises aient le temps nécessaire pour s’adapter. C’est pourquoi nous proposons d’étendre la hausse sur une période de 5 ou 6 ans. À titre d’exemple, une hausse de 0,70 $ par année à partir de 2017 permettrait d’atteindre un salaire minimum de 14,95 $ en 2022 », a expliqué Daniel Boyer.

Des outils à la disposition des travailleurs et travailleuses

La FTQ met en ligne un site Web (minimum15.quebec) dans le but de faire la promotion de sa proposition. Elle fera également circuler une vidéo explicative sur les réseaux sociaux. Dans le cadre de cette campagne, elle invite toutes les personnes bas salariées qui souhaitent faire passer le salaire pratiqué dans leur milieu de travail à 15 $ l’heure comme minimum à communiquer avec la centrale qui pourra offrir des outils et du soutien.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.