Bulletin aux membres
Les syndiqués de Rio Tinto Alcan Alma acceptent l’entente
6 juillet 2012
6 juillet 2012 | 06h45
Agence QMI
Après six mois de conflit intense entre le syndicat et Rio Tinto Alma (RTA), les 780 employés en lockout ont accepté l’offre du géant de l’aluminium à une forte majorité.
Selon le protocole de retour au travail, RTA possède un échéancier de 14 semaines pour réintégrer l’ensemble de ses travailleurs, réunis ici en assemblée générale. (Photo: Agence QMI)
L’accréditation horaire a voté à 82,8 %, celle du bureau à 83,3 % et enfin celle du centre de recouvrement des cuves à 92,5 % en faveur de l’entente survenue lundi.
C’est vers 22 h que le président du syndicat, Marc Maltais, a pris la parole devant les membres.
« La lutte que nous avons menée a surpris RTA et elle a été abasourdie de voir qu’à Alma, nous avons soulevé la planète. La lutte n?est pas terminée », a-t-il mentionné.
Lors des remerciements, il a souligné le travail du maire d’Alma, Marc Asselin dans le dossier, mais les lockoutés l’ont solidement hué.
Le syndicat a dû faire des concessions. Une cinquantaine d’emplois seront perdus, mais les employés touchés seront prioritaires si de nouveaux postes s’ouvrent dans l’usine.
Ensuite, 10% des emplois seront offerts à la sous-traitance, mais le syndicat veillera au grain avec un mécanisme de protection des emplois qui sera unique à Alma.
Par ailleurs, un programme de retour au travail sera mis en place pour réintégrer les travailleurs à l’usine tout en évitant les rancoeurs envers la compagnie.
Selon le protocole de retour au travail, RTA possède un échéancier de 14 semaines pour réintégrer l’ensemble de ses travailleurs. Les premiers retours au travail se feront dans un laps de temps de 90 jours.
Soulignons enfin que Marc Maltais a annoncé qu’il ne se représentera pas à la tête du syndicat pour des raisons familiales.
Une victoire pour RTA
Pour Claudine Gagnon, porte-parole de RTA, ce règlement est une belle victoire. « Dans un conflit, il n’y a pas de vainqueur. Nous avons une nouvelle convention collective jusqu’à la fin de l’année 2015. Nos paramètres ont été acceptés par les membres du syndicat. »
« À présent, nous pourrons protéger nos actifs contre la compétitivité et réaliser un redémarrage des cuves très rapidement, a-t-elle ajouté. L’entente que nous avons signée permet aussi l’accueil des employés progressivement, dans un climat de calme. »
À contrecoeur
Parmi la foule, un lockouté a expliqué que la plupart des travailleurs qui étaient à l’intérieur de l’usine étaient des cadres à la retraite provenant des usines de Laterrière et de Jonquière.
« Ils gagnent 4000 $ par semaine pour quatre jours de travail, a-t-il fait savoir. Ils ne sont pas contents de nous voir arriver de nouveau dans l’usine. J’ai voté pour, mais à contrecoeur. Je me suis dit que pour faire changer les choses, il fallait que nous soyons à l’intérieur de l?usine et non à l’extérieur.